Continuons le tour de l’Europe des comités d’entreprise ou de leur équivalent, avec l’Espagne. En effet, si la législation européenne devait se généraliser jusque dans le Code du travail, il est intéressant de faire des comparatifs pour savoir ce qui existe chez nos différents voisins.
L’historique
Les lois qui régissent les travailleurs et les syndicats sont relativement récentes dans ce pays qui a connu une démocratie tardive. C’est ainsi que l’essentiel des textes est basé sur le Statut des travailleurs, qui date de 1980, et sur la liberté syndicale, établie en 1985.
Le nombre de délégués
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Dans les entreprises entre 6 et 10 salariés, si la majorité d’entre eux en fait la demande, un délégué du personnel peut être élu. De 11 à 30, cette élection est automatique et prévoit 1 délégué, également. Il faudra en élire 3, dans les entreprises de 31 à 49 salariés. A partir de 50, ils deviendront des membres du comité d’entreprise et seront au nombre de 5 pour les sociétés de 50 à 100 salariés, puis 9 de 101 à 150 salariés, 13 de 251 à 500 salariés, 17 de 501 à 750 salariés, 21 de 751 à 1.000 salariés, pour enfin 2 par 1.000 salariés supplémentaires jusqu’à un maximum de 75 élus.
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L’employeur n’est pas représenté au sein de ce comité.
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Les membres du comité, sur la base de listes présentées par les syndicats ou les salariés, sont élus pour 4 ans.
Le rôle du comité d’entreprise et des syndicats
Le comité détient un rôle de consultation et d’information ; il est là pour protéger les salariés, pour faire respecter les règles du travail et contrôle les infrastructures sociales. Il joue aussi un rôle dans la négociation collective.
Il est informé des chiffres de l’entreprise, de ses prévisions, et de tout ce qui concerne l’emploi, les contrats de travail, les perspectives, l’absentéisme, les accidents, etc.
Il est finalement assez proche du comité français en étant tenu au courant des transferts de production, des restructurations en matière de personnel, des modifications sur les horaires de travail, des rémunérations, de la formation ou des licenciements collectifs.
Comme en France, les représentants du personnel sont protégés et prioritaires pour garder leur emploi et bénéficient d’heures de délégation (variables selon le nombre de salariés de l’entreprise).